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Disparition en 1812 du maître d'équipage Louis dit Néné * (L'Aîné) Blaquière 1760-1812
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identifié sous Nini, (naille-naille selon la prononciation anglophone de Néné) des recenseurs unilingues anglais de 1798
Dans son livre, Rustico, une paroisse acadienne de l'île du Prince-Édouard (1938), page 56, Joseph-Henri Blanchard écrit : Louis dit Nini Blaquière est mort noyé sur les côtes d'Halifax en 1812. Il n'écrit rien de plus. Ce renseignement aurait été recueilli oralement à l'île du Prince-Édouard auprès des aînés de Rustico par Joseph-Henri Blanchard lui-même, du moins, c'est l'impression qu'il nous laisse quand on lit son livre au complet. Il y a tout lieu de croire cependant que ce renseignement provient plus exactement de l'archiviste Placide Gaudet 1850-1930, qui l'aurait fort probablement obtenu de la bouche même des enfants de Louis «Nini» Blaquière.
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Une phrase recueillie dans une lettre que Placide Gaudet a écrite à Arthur Blaquière le 28 octobre 1926, douze ans avant la parution du livre de Joseph-Henri Blanchard, nous confirme cette hypothèse : La tradition, écrit-il, que j’ai recueilli, il y a plusieurs années, à l’île du Prince-Édouard...

Jusqu'à ce jour, outre les notes de Placide Gaudet, aucun autre document relatif au décès de notre ancêtre Louis dit Nini (L'Aîné) Blaquière 1760-1812 n'a pu être trouvé. En 1812, Louis dit Nini Blaquière avait 52 ans. Mais sachant qu'il était bon maître d'équipage et caboteur, selon le recensement de Miquelon fait en 1784, alors qu'il n'avait que 24 ans, le texte suivant peut faire réfléchir sérieusement au fait que notre ancêtre n'est pas simplement disparu à cause d'une banale noyade près des côtes d'Halifax.

Guerre de 1812 – Invasion du Canada Guerre sur l'eau et disparition de Louis «Nini» Blaquière 1760-1812

Ce volet de la guerre de 1812 est fait de plusieurs batailles presque indépendantes. En haute mer, la marine américaine remporte des victoires dans bon nombre d'événements impliquant un vaisseau unique contre une frégate. Les frégates britanniques sont généralement plus petites et possèdent moins d'hommes que leurs adversaires et sont souvent désavantagées par l'artillerie et la maniabilité supérieures des Américains. Dans un seul cas, celui du 1812_HMS_Shannon_Chesapeake.jpgHMS Shannon contre le USS Chesapeake, les Britanniques ont l'avantage, et le vainqueur ramène l'infortuné Chesapeake au port de Halifax. Malgré ses déboires, la Royal Navy a plus de navires que la marine américaine et conséquemment est capable de maintenir un blocus serré sur les eaux américaines et peut transporter avec succès des soldats de l'armée britannique sur les rivages américains. Un élément important de la guerre, des deux côtés, est la prise comme butin de guerre des bateaux marchands de l'ennemi. Tant les navires de guerre que les corsaires (navires civils commissionnés par des lettres de marque) fondent sur les bateaux ennemis comme sur des proies. Dans les Maritimes, certains amassent des fortunes considérables par la vente des navires capturés et de leur cargaison. Sur les eaux confinées des Grands Lacs et du lac Champlain, le contrôle des eaux est crucial au succès des opérations terrestres. Pendant une bonne partie de la guerre, les commandants rivaux, sir James Yeo de la Royal Navy et l'Américain Isaac Chauncey, font manœuvrer des bateaux en quantités et en dimensions toujours plus grandes, sans jamais risquer de défaite catastrophique. Lorsque des subalternes britanniques risquent le tout pour le tout dans des initiatives isolées en 1813 sur le lac Érié et en 1814 sur le lac Champlain, ils sont défaits et les opérations militaires britanniques dans cette région s'effondrent.
 
En fait, tout a commencé avec Napoléon, car sans lui il n’y aurait pas eu de guerre. (Le président des États-Unis, James Madison, remarquait par la suite que, s’il avait prévu la défaite de Napoléon, son pays ne serait jamais entré en guerre.) Livrant une lutte sans merci à la France, la chaloupe-pontee.jpgGrande-Bretagne faisait porter tous ses efforts de guerre sur la mer. Qu’une Amérique neutre, tirant des avantages économiques de la situation, soit quelque peu bousculée en haute mer était certes regrettable mais inévitable. Pour les Britanniques, en effet, l’Amérique était une nation faible et de peu d’importance, que l’on pouvait malmener impunément. Le Courier de Londres n’affirme-t-il pas « qu’il suffirait de deux navires de cinquante canons pour brûler, couler et anéantir l’ensemble de la flotte américaine » ? Cet état d’esprit permet de comprendre la politique adoptée par la Grande-Bretagne, dont les vaisseaux arraisonnaient systématiquement les navires américains et enrôlaient de force leurs matelots au service de la Marine Royale sous prétexte qu’ils n’étaient rien de plus que des déserteurs britanniques. Cette mesure pour le moins cavalière fit des milliers de victimes (de trois à sept milles) et exaspéra les Américains au point qu’elle constitue l’une des principales causes de la guerre. Les décrets du Conseil n’étaient pas moins vexatoires à leurs yeux. Le dernier d’entre eux, promulgué en novembre 1807, visait indirectement les Français. Au mépris des droits des pays neutres et de la puissance maritime des Américains, les Britanniques déclarèrent qu’ils s’empareraient en haute mer de tout navire se dirigeant vers un port napoléonien. En 1812, ils avaient capturé près de quatre cents vaisseaux américains, certains à proximité des côtes des États-Unis, et avaient littéralement ruiné le commerce extérieur de ce pays.

De là à penser que notre ancêtre le caboteur et maître d'équipage Louis dit Nini (L'Aîné) Blaquière 1760-1812 soit disparu avec son navire dans le plus parfait anonymat près des côtes d'Halifax, par naufrage ou autrement, victime parmi plusieurs milliers d'autres des allégations de ces nombreuses incursions britanniques, la conclusion semble manifestement évidente.

Source : http://www.collectionscanada.ca/militaire/h13-5010-f.html
Berton, Pierre - L’invasion du Canada 1812-1814, page 19 et 20
Deux tomes, traduit de l’anglais par Michèle Venet et Jean Lévesque
Les Éditions de l’homme, Montréal, Canada, 1980
Tome 1, Les Américains attaquent, 372 pages
Tome 2, L’assaut du Québec, 510 pages 
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Contact : Jacques Blaquière
Richmond QC - Canada J0B 2H0

2016.08.20